FOXY BRONX

VUR

Tunç Basaran, réalisateur de l’adaptation turque de Captain Swing (1971), des tribulations jouissives d’Iron Fist (1973) le justicier masqué cloné sur Batman et du premier volet des cinq aventures de Tarkan avec Kartal Tibet, rend ici hommage à l’univers du spaghetti au travers de ce western kebab sortit sur les écran en 1972.

L’intrigue très sommaire suit les pérégrinations d’un chasseur de prime et de son frère mercenaire chargés de traquer et de capturer une belle aventurière indomptable et farouche pour le compte d’un gang de desperados. L’histoire, qui gravite autour du trio et d’une seconde femme harcelée elle aussi par des bandits, est rendue un peu confuse par les faux raccords qui s’enchaînent et le montage épileptique. Ces carences de productions altèrent souvent le déroulement de l’action parfois difficilement compréhensible, à l’instar de l’épilogue absurde du film au découpage totalement haché et à la limite de l’expérimental. En dépit de cela, les scènes de bagarres sont ici dans l’ensemble plutôt bien menées pour une petite production aussi artisanale.

Bénéficiant d’une belle photographie crépusculaire et d’un casting d’acteurs très investis par leur rôles, Vur est malheureusement desservi par une bande sonore méchamment triturée qui ne rechigne pas à sampler lourdement Et Pour Quelques Dollars De Plus d’Ennio Morricone.

Flirtant allègrement avec un machisme des plus incongru au travers d’une multitude de scènes de viols suggérées et de bondage soft où misogynie sordide et humour décalé et inconvenant s’entrechoquent, Basaran n’hésite pas à jouer ici à fond la carte du sexisme lourdingue, ancrant son métrage dans un registre érotique sulfureux jouant avec les codes du SM.

Classique des vidéo-clubs turcs qui fut édité en son temps en VCD par Fanatik avant de retomber dans les limbes de l’édition vidéo, Vur mérite pour toutes ces singularités bisseuses d’être redécouvert aujourd’hui.

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