Obsédée par un appel anonyme obscène, une jeune hippie nymphomane tente de retrouver dans Manhattan le pervers qui a su éveiller en elle de profonds émois sexuels. Dans sa quête, elle croise successivement le chemin d’un réalisateur de nudies intello (incarné par Barry Morse), d’un psychiatre libidineux et d’une mère de famille lesbienne…

Sortie sur les écrans en 1971, l’unique comédie érotique réalisée par Nelson Lyon baigne dans une ambiance arty transcendée par une photographie somptueuse. Porté par un humour tour à tour cynique et surréaliste, cette farce grivoise déjantée flirte de façon non conventionnelle avec l’avant-gardisme et la culture pop art.

Plombé dans sa seconde partie par de longs monologues qui alourdissent considérablement son rythme, cette production underground totalement inclassable, peine, malgré toutes ses singularités, par la faute de ces longueurs narratives, à atteindre véritablement le statut d’œuvre culte. A l’instar de son épilogue épileptique, un dessin animé pornographique orgasmique expérimental aux traits grossiers et aux couleurs criardes qui ferait passer Fritz The Cat pour un gentil Disney, The Telephone Book peut toutefois aisément se revendiquer comme l’une des plus étranges fictions, fièrement paillarde et finement conceptuelle, de cette tumultueuse période post Flower Power.