FOXY BRONX

GOUT DE LA VIOLENCE (LE)

A la fin du XIX siècle, en Amérique centrale, une guerre sanglante fait rage entre les guérilleros du général Guzman et les troupes de l’actuel homme fort au pouvoir, le président Laragana. Dans le but d’enlever la fille de ce dernier pour servir la cause de la révolution, un groupe de rebelles, commandé par l’utopiste Perez (Robert Hossein), attaque un convoi ferroviaire. Désormais accompagnés de Maria (Giovanna Ralli), leur précieuse otage, Perez et deux de ses hommes, le jeune Chico (Hans Neubert) et le dur à cuir Chamaco (Mario Adorf), s’enfuient à travers le pays, traqués par les forces loyalistes.

Epris de la belle captive, Chico trompe la confiance de ses deux compagnons en prenant la clé des champs avec Maria. Escapade qui s’avèrera de courte durée puisqu’il sera peu de temps après assassiné en traître par le vil Chamaco. Celui-ci, rêvant de monnayer la prisonnière contre une forte rançon, tentera lui-même vainement de doubler son partenaire Perez mais périra finalement sous les balles de ce dernier.

La traversée d’un pays à feu et à sang, en proie aux pires massacres et livré à l’injustice et aux horreurs d’une guerre des plus absurde, éveilleront des sentiments réciproques profonds entre le ravisseur et sa belle captive. Amours impossibles, contrariés par des origines et des idéaux que tout semble séparer, Perez et Maria se résoudront finalement à reprendre séparément le cours de leur destinée.

Tournée en 1961 dans les somptueux paysages désertiques et sauvages du Montenegro Yougoslave, et bénéficiant de la richesse d’une bande sonore musicale hypnotique et poignante, cette co-production française, italienne et allemande se regarde comme un long road movie (malgré son montage très serré de 80mn) initiatique et intimiste.

Peu spectaculaire en scènes d’action, à cause de son budget de production serré, la réalisation sans clinquant excessif de ce western engagé parvient à pallier son manque de moyens par la sobriété formelle de sa mise en scène. La très belle photographie en noir et blanc s’attachant à toujours mettre en valeurs les trouvailles scénaristiques du film. On citera au passage ici la scène de la fuite à travers les plantations en flamme, évoquant furieusement un climax culte du classique à venir, The Naked Prey (1966).

En suivant ainsi la piste déjà jalonnée par les classiques Viva Zapata ! (1952) et O Cangaceiro (1953), Robert Hossein reprend avec beaucoup d’intensité émotionnelle tous les codes narratifs du western révolutionnaire. Des années avant que la série B spaghetti ne se soit réappropriée elle-même le genre avec emphase et réussite (Giu La Testa, El Chuncho, Vamos a Matar Companeros !, …), ce Goût De La Violence étonne et détonne par la sincérité, la justesse et la pureté de son propos.

LE GOUT DE LA VIOLENCE

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