Dans le but de résoudre une sanglante série de meurtres commis au jardin des plantes, un avocat (Gilles Ségal) profite de sa ressemblance avec un hibou pour infiltrer une suspecte communauté d’excentriques passionnés par le mimétisme animalier…

Diffusé sur Antenne 2 en 1976, d’après une nouvelle de Pierre Véry, ce thriller onirique nous plonge dans la ménagerie d’un Paris chimérique qui n’aurait pas déplu à Tardi.

Très lente et très sombre dans son développement mais non dénuée d’une certaine causticité, l’intrigue du Gentleman Des Antipodes transporte le spectateur dans un bestiaire des plus fantasmagorique. S’appuyant sur ses ambiances atmosphériques pesantes et sur la qualité plastique exceptionnelle de ses décors, un gros travail ayant été accompli ici sur les différentes architectures et sculptures du film, la réalisation théâtrale et emphatique de Boramy Tioulong se veut poétique et alambiquée, à l’image de l’énigme complexe développée ici.

Pour jouer à la perfection l’aigle, le singe, le poisson, le chien, le loup, la souris, la belette, l’insecte ou le bossu, on saluera la présence d’un casting composé d’acteurs chevronnés incluant, entre autres, les visages familiers de Paul Le Person, Rosy Varte, Ginette Garcin, Francis Lax ou encore de l’inquiétant Jean-Paul Zehnacker, figure incontournable de L’île Aux Trente Cercueils et de La Poupée Sanglante.