FOXY BRONX

ANGEL’S BRIGADE

Pour venger son frère tabassé par un dealer, une chanteuse de disco (jouée par la playmate et starlette du X Susan Kiger) entreprend de mener la vie dure aux trafiquants de drogue en recrutant une équipe de six amazones, toutes surentrainées au combat. Jacqueline Cole, la femme du réalisateur Greydon Clark, grande habituée des excentricités bisseuses de son mari, interprète une enseignante lasse de voir ses étudiants sombrer dans des dérives narcotiques. La grande et filiforme Sylvia Anderson, surtout connue comme l’une des naïades de choc du célèbre nanar philippin Ebony, Ivory & Jade, incarne une cascadeuse motarde particulièrement funky. Lieu Chinh signe quand à elle son unique apparition à l’écran dans la peau d’une experte en arts martiaux japonais. L’hispanique Noela Velasco dans le rôle d’un top modèle et, en  blondes de service dignes cousines yankees d’Eve Angeli, les sœurs Liza et Robin Greer, respectivement étudiante et femme policier, viennent compléter ce casting de charme.

Notons au préalable que ce film orienté grand public ne dispense aucune nudité, dérapage verbal, ni violence crue, et ce malgré une action particulièrement présente à l’écran. Cette quête de soudaine respectabilité pouvant étonner de la part d’un réalisateur qui nous avait habitué à beaucoup plus d’excès dans ses précédents Nigger Lover et Black Shampoo. Clark préférant pour une fois donner dans la pyrotechnie, les poursuites et les scènes de karaté qui précisons le, frisent l’amateurisme le plus complet. Les corps à corps ont en effet ici un degré de mollesse si déplorable qu’on en vient presque à regretter l’absence flamboyante d’une Jeanne Bell ou d’une Rosanne Katon pour donner un peu de peps nanardesque à l’action.

En seconds rôles, Jack Palance et Peter Lawford débarqués ici on ne sait comment et propulsés en tête de générique pour de pures raisons mercantiles, peinent à rester longtemps crédible en mafieux de service confrontés au jeu atroce d’une bande de donzelles godiches qui de toute évidence ont été engagées sur ce tournage pour d’autres talents moins cachés. Jim Backus, Neville Brand, Pat Buttram, Alan Hale et Arthur Godfrey complètent un casting de vétérans hollywoodiens qui devaient probablement à l’époque sacrément avoir eu besoin d’argent pour être venus se commettre dans un film aussi mauvais.

Au départ intitulé Seven From Heaven, en clin d’oeil aux sept samouraï et mercenaires dont absolument rien sur cette production fauchée ne pourrait rivaliser avec les niveaux d’excellence, ce sombre navet se revendique avant tout de la série Drôle De Dames dont il plagie nombres d’éléments clé, de son titre à son casting de charme, en poussant même le vice jusqu’à se permettre de suggérer à plusieurs reprises le thème musical culte de Jack Elliott et Allyn Ferguson. Même l’humour distillé, qui se voudrait léger mais devient vite particulièrement horripilant, est sensé s’inspirer de l’insouciance décomplexée du fameux programme télévisé. Au nombre des autres gimmicks un peu chiches du film, on gloussera également sur la débilité des scènes d’action souvent focalisées sur les crissements de pneus d’un van suréquipé en électronique et artillerie lourde, à la façon K2000 du pauvre. On s’amusera enfin du soundtrack disco emphatique empruntant tour à tour ses influences à la Blaxploitation, La Guerre Des Etoiles et Les Dents De La Mer.

Avec Angel’s Brigade, vous l’aurez compris, c’est vraiment peu dire qu’on nage complètement dans la série Z, le scénario inexistant au possible est plombé par un tel niveau de je-m’en-foutisme et de naïveté désabusée que ce long métrage mériterait de concourir dans la catégorie des films les plus ringards des années 70.

ANGEL’S BRIGADE

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